l’impitoyable Max Verstappen s’impose dans une ambiance de paillettes
Loin d’être perturbé par le show à l’américaine de ce Grand Prix, le double champion du monde néerlandais a réussi, dimanche, une folle remontée pour devancer son coéquipier mexicain, Sergio Pérez.
A Miami, où 70 % de la population est hispanique, la foule a espéré, dimanche 7 mai, la victoire d’un pilote latino-américain. Mais le Mexicain Sergio Pérez n’a rien pu faire face à la chevauchée fantastique de Max Verstappen. Le Néerlandais s’impose pour la deuxième année consécutive lors du Grand Prix de Miami, nouveau rendez-vous clinquant du calendrier de la Formule 1.
La veille, Pérez avait pourtant réussi la troisième pole position de sa carrière, la deuxième de la saison. Quand « Max », le double champion du monde, avait lui obtenu une inhabituelle neuvième position, pénalisé par l’accident de Charles Leclerc qui a mis un terme prématuré à la séance de qualification.
Qu’importe cette légère péripétie, Verstappen est le plus fort. Et le duo Red Bull continue de dominer outrageusement le début de saison : cinq victoires et quatre doublés en cinq courses. Le champion en titre garde l’avantage, avec trois victoires, contre deux pour son camarade. Max Verstappen conforte sa première place au championnat du monde, fort désormais de quatorze points d’avance sur Pérez (119 points contre 105).
Si Ferrari est toujours en retrait – Carlos Sainz et Leclerc, décevants 5e et 7e –, seul Fernando Alonso résiste un peu. L’Espagnol a terminé sur le podium et conforte sa 3e place au championnat avec 75 points inscrits. L’écurie tricolore Alpine a opéré un rebond intéressant après plusieurs courses difficiles : Pierre Gasly termine 8e et Esteban Ocon, 9e.
En Floride, le troisième Etat du pays comptant le plus de latinos (4,3 millions) parmi sa population, Sergio Pérez a bénéficié d’un vrai soutien. « Checo ! Checo ! Checo ! », a scandé la foule à de nombreuses reprises, agitant des drapeaux mexicains. Malgré son « début de saison fantastique », de l’aveu même de son boss, le Mexicain paraît encore un cran en dessous de Max Verstappen, imperturbable au milieu de cet environnement rempli de paillettes, à l’opposé de sa personnalité austère.
Défilé de stars
Sixième à l’arrivée, Lewis Hamilton est, lui, comme un poisson dans l’eau dans cette ambiance. Pour le Britannique, la vie est un défilé de mode permanent. On l’a vu passer et repasser quatre jours durant, arborant des tenues à chaque fois différentes et toujours extravagantes. A quelques minutes à peine du départ, le septuple champion du monde n’a pas été gêné par une présentation inhabituelle de chaque pilote – individuelle – au rythme d’un orchestre symphonique et d’une sono étourdissante.
En trois jours, les stars américaines se sont également succédé sous le soleil du Sunshine State : les milliardaires Jeff Bezos et Elon Musk, les rappeurs A$AP Rocky, Will.i.Am et Queen Latifah, les acteurs Vin Diesel et Tom Cruise ou encore des sportives comme Venus et Serena Williams…
Autour du Hard Rock Stadium, les organisateurs ont fait jaillir de terre un circuit et des installations spectaculaires. « Vous, les Américains, vous avez tant d’expérience et de savoir-faire pour organiser des événements sportifs », lance avec un accent british un supporteur de Lewis Hamilton à un spectateur local.
Le Grand Prix de Miami est une sorte de Disneyland. D’abord pour le personnel des équipes et les invités VIP, qui ont profité des nombreux stands de restauration, de bornes d’arcade et d’animations en tout genre. « Tout le monde est très excité à l’idée d’être ici. On est ébahi par le gigantisme », confie une salariée d’Alpine. « Chaque fois que je suis ici, je me crois dans Bad Boys. Je suis entré dans le paddock en même temps que Vin Diesel, c’est cool », s’émerveille le pilote français Esteban Ocon.
Anthony Hernandez(Miami Gardens (Floride), envoyé spécial) Journal Le Monde